Alès : un week-end géré pour assurer l’essentiel
Beaucoup de route au programme des dernières semaines, et heureusement, des kilomètres en piste !
Dans mon communiqué précédent, je vous ai raconté les soucis mécaniques rencontrés à Magny-Cours et la course contre la montre que j’avais engagée pour préparer Alès. Un vrai parcours du combattant car la panne qui causait des ratées et des coupures du moteur dans la Nièvre ne fut pas facile à trouver.
Une fois le problème identifié, il restait à réparer la machine. J’ai dû descendre en Vendée afin de ramener un faisceau électrique, le remonter, réparer un trou dans le pot d’échappement de la Yamaha R6, puis organiser mon départ dans le sud. Après avoir chargé la machine, l’outillage, le matériel et tout ce qui allait me permettre de vivre une semaine dans le Gard, le camion était plein comme un œuf.
Le dimanche 12 août, je suis arrivé au circuit et j’ai installé ce qui allait être mon univers jusqu’au 20, date du retour vers la Bretagne.
Un programme bien chargé
Personne ne pouvant m’accompagner à Alès, j’étais tout seul là-bas. Les moyens de communication modernes permettent de rester en contact avec la famille, les amis et les supporters, mais ni le portable, ni Messenger, ni Twitter ne valent la présence des autres et leur aide sur place. Autant dire que je n’ai pas chômé. Installation du campement, travail sur la moto, cuisine et tâches quotidiennes (il faut tout faire dans ces cas-là) occupent bien les journées. L’occasion de réaliser l’importance d’une bonne équipe autour de soi.
La récompense de tous les efforts, c’est le pilotage ! Chaque circuit présente des particularités intéressantes. La piste d’Alès est plus courte que celles du Mans et de Magny-Cours. Elle se révèle très technique, vallonnée, un peu bosselée. En principe, le soleil brille à cette saison. De grosses pluies et des orages ont constitué l’exception qui justifie le principe les jours précédant mon arrivée. Il pleuvra d’ailleurs à nouveau le matin de mon premier jour de roulage.
Le 13 août, j’attaque les premiers tours de piste. Les temps réalisés cette première journée me font plaisir. D’entrée, je signe un chrono qui m’aurait placé 9ème en qualification l’an dernier. Le soir, je reçois un message qui confirme que mes amis s’intéressent à mon parcours et croient en moi. « Ça montre que tu es super-performant d’entrée. D’autant que les essais officiels n’ont pas commencé et que la piste n’est pas forcément terrible après les orages et les averses des derniers jours. Huile, poussières, gomme, impuretés remontent à la surface après la pluie et dégradent l’adhérence ». Je réserve un coaching avec mon moto-club pour tout mettre de mon côté.
Pas de droit à l’erreur
Mon envie, atteindre la limite, ce stade où un pilote se dit que personne n’aurait pu faire mieux que lui avec sa machine à cet instant.
J’attaque fort dès que je suis en piste. Je flirte avec l’adhérence, au point de partir de temps en temps au-delà des vibreurs et de passer dans les graviers. Des excès d’enthousiasme à éviter en qualif et en course car toute erreur fait perdre du temps, donc des places. L’analyse des journées d’essais et du travail effectué conforte mon ressenti. L’attaque est là, les trajectoires sont bonnes, je progresse constamment. Il faut que j’élimine les petites fautes qui font perdre du temps, que le travail assure une régularité sans faille de tour en tour, donc que je m’entraîne davantage avec la moto. Je ne demande pas mieux !
Je suis conscient que les qualifications et les courses seront disputées. J’aime bien la piste d’Alès et j’ai assimilé ses difficultés. Mais elle sert de circuit d’entraînement à de nombreux pilotes du sud qui y roulent très régulièrement dans toutes les conditions. Ils estiment qu’ils roulent à domicile et ils ne me feront pas de cadeau. Normal, c’est la course ! Tout le monde veut se mettre en évidence, tout au moins la partie du plateau qui avance. J’ai réalisé au cours de la semaine que ma moto a besoin d’une cure de remise en forme. Son moteur accuse la fatigue des kilomètres. Certains détails sont perfectibles au niveau des suspensions. C’était ma première saison dans la catégorie 600 CC. J’ai appris et je sais désormais dans quelle direction orienter mes efforts.
Le samedi, je termine les qualifications à la 10ème place. J’ai attaqué, mais sans prendre de risques déraisonnables car je voulais absolument marquer des points. Je tenais à faire le mieux possible avec mes armes en cette fin de saison, rouler fort tout en évitant les incidents. Au départ de la première manche le dimanche matin, je réussis un bon départ et un super freinage au premier virage. Me voilà 5ème au premier virage ! Je finirai cette première manche en 9ème position. Je marque mes premiers points de la saison après une série de coups durs. Des coups difficiles à encaisser aux moments où ils sont arrivés, mais des souffrances qui m’auront endurci et rendu plus fort pour l’avenir. La seconde manche courue le dimanche après-midi se conclura par une 11ème place. J’aurais naturellement préféré monter sur le podium. J’ai connu ce bonheur en 500 CC. J’y parviendrai en 600. Il faut apprendre, progresser tout le temps. Je sais de mieux en mieux le faire. Ma détermination reste intacte. J’ai géré les courses d’Alès en tenant compte de l’état de mon matériel, de la nécessité de terminer, de marquer des points.
Une autre course commence
Ma saison 2018 prend fin à Alès. Faute de budget, de possibilité de réviser la moto à temps, je ne roulerai pas à Nogaro cette année. Impossible de faire autrement.
Ne croyez pas que je suis parti me reposer dans un cadre paradisiaque. Dès le lendemain du retour d’Alès, je me suis mis au travail afin de préparer une belle saison 2019. Les réflexions et séances de travail avec des personnes qui me soutiennent et ont envie de me voir réussir ont déjà commencé. Nous nous attachons à un programme de travail optimal à tous les niveaux, qu’il s’agisse du matériel, de ma condition physique et mentale, du budget…
Je continuerai à vous donner régulièrement des nouvelles de l’avancement du programme en vue de 2019.
Merci à tous mes partenaires, à ma famille, à Willem Zimmermann pour sont aide, à mes amis, à mes supporters. L’aventure ne fait que commencer. Le meilleur est à venir et nous le partagerons au rythme de la symphonie de moteurs rugissant la passion, la performance et les valeurs humaines !!!
Baptiste Felgerolles